DRAGGAN (M) PRIS

C'est des opposés qui s'attirent, des contradictions qui se font. Éloquent et bon orateur, tu sais capter l'attention et surtout la garder même si tu n'as que rarement du public. Les mots tu en joues, tu les manipules et les utilises à ta guise, en mal comme parfois en bien. Soit, il a bien fallu combler tes piètres prouesses de bagarreur du dimanche avec quelque chose. Utilisant l'ironie, voire le sarcasme, comme arme, tu te lances régulièrement dans des joutes verbales lorsque ton interlocuteur veut bien (et sait) te suivre. Il te faut parfois faire attention et ne pas basculer dans l'insolence et l'irrespect : les mots n'offrent qu'une protection limitée et un jour, ton arrogance, tu la paieras très cher. A l'abord d'un inconnu, ou d'une connaissance, tu paraîtras très suffisant. De l'audace stupide et mal gérée, si tu veux mon avis. D'ailleurs, l'avis des autres, tu aimerais bien te convaincre que cela ne t'importe que peu. Mais c'est faux. En réponse de quoi tu préfères lâcher des piques bien ou peu dissimulées dans tes phrases, selon le degré de finesse que possède le confrère face à toi. Un petit côté effronté, pour aimer provoquer bien plus costaud que toi. La langue bien déliée, tu t'en sors toujours pas trop mal, charmant de ton regard soupçonneux et vif. Tu ouvres la bouche en général pour fermer celle d'un autre, sans gaspiller de salive inutile. Vite et bien.

Peu d'âmes méritent ton estime, mais lorsqu'elles l'obtiennent, tu leur vouerais tout ton soutien. Loin d'être courageux, tu sauras décamper lorsque la situation l'exige. Ce qui nous fait là deux jolis oppositions. Une anguille, ou une savonnette, que tu es. Maintes fois raillé par le passé, tu ne supportes plus à présent de subir une situation et as besoin d'en avoir le contrôle.

Méconnaissable, l'ancien Draggan. Pour un prénom qui inspire le respect, tu semblais bien faiblard. Moqué et brusqué, tu n'avais pas non plus trouvé réconfort auprès de tes géniteurs, trop occupés à t'éviter. A force d'être persécuté, n'ayons pas peur de le dire, tu as du t'armer d'une carapace. Plus tard, cette carapace qui fut transpercée par une charmante pouliche, se fissura pour te rendre vulnérable comme jaja. Vega avait ce charme et cette assurance dont tu étais dépourvu, cette facilité avec les autres que tu n'avais pas la chance de posséder. Et surtout, l'ego démesuré d'une star de cinéma. Sans surprise, ton amour était à sens unique et elle te le renvoya plusieurs fois dans les dents. Après avoir subi un cœur brisé, une angoisse constante typique des victimes, voire même certaines injures et vacheries, quelque chose naquit. Ou se brisa, en toi. Tu pris un malin plaisir à malmener ceux qui n'avaient pas hésité à te violenter. Mais plus habilement, avec les mots. Avec des blessures qui ne s'effaceront jamais. Tes remarques de plus en plus acides finirent par décourager même les plus téméraires. Ta plus belle revanche fut tout de même celle où tu laissas libre court à ta langue pour rabaisser cette jolie Vega. Au point de lui faire perdre toute assurance et contenance. Tu ne lui laissas plus que ses beaux et grands yeux pour pleurer, ce qu'elle ne manqua point de faire. Fier de ton nouvel aplomb, tu vagabondas de ci de là, avant d'enfin recevoir l'Appel comme un nouveau souffle. Tu t'en vas à présent pour un renouveau qui pourra peut-être te montrer qui tu es vraiment.